Pour marquer la commémoration des huit cents ans de présence d’un orgue à Meaux (1221-2021), l’association Valéran-de-Héman (Les Amis des orgues de Meaux), qui a mené il y a plus de quarante ans la reconstruction du majestueux instrument de tribune datant de 1627, s’est lancée un nouveau défi avec la construction d’un orgue neuf (le 6e de Meaux), installé dans la salle basse du Musée Bossuet.

Inauguré dans le cadre des Journées européennes du patrimoine, du 16 au 18 septembre 2022 (reportage photo), le nouvel instrument se veut le complément des grandes orgues de la cathédrale puisqu’adapté à la musique baroque (J-S. Bach).

Ce nouvel orgue créé par le facteur François Delhumeau, comprend 25 jeux et 1 426 tuyaux sur 2 claviers et pédalier, et a fait l’objet d’une campagne de financement participatif qui compte aujourd’hui une centaine de donateurs et qui n’est pas clôturée.

Pour faire vivre cet instrument, l’entretenir, organiser des concerts réguliers, l’association poursuit sa collecte.

Les dons sont déductibles des impôts pour les donateurs français (à 66 % pour les particuliers et à 60 % pour les entreprises).

Les objectifs

L’orgue a été inventé par Ctésibios, un ingénieur, au IVe siècle avant Jésus-Christ en Égypte. Il passe à Constantinople avant d’arriver à la cour de Pépin le Bref en 757.  Après des siècles d’usage profane, il entre peu à peu dans l’église pour soutenir le chant ; il va s’y implanter et son rôle deviendra au fil des siècles exclusivement liturgique. Au milieu du XIXe siècle, apparaissent les concerts d’orgue, et l’orgue symphonique naît.

L’orgue a donc été en perpétuelle mutation ; chaque époque a produit les instruments dont elle avait besoin pour sa musique. Aujourd’hui, l’orgue doit accompagner l’évolution de la société où le temps des loisirs croît régulièrement ; il peut retrouver sa vocation première d’orgue profane et être entendu par tous.
Le sortir des nefs permet d’élargir son répertoire et de multiplier les auditeurs.

Faire de la musique.

Apprécier l’orgue.

L’orgue d’aujourd’hui pour tous

L’environnement culturel

Le nouvel orgue restera certainement plusieurs siècles en place, dans un lieu, dans sa ville, dans sa région. Des impératifs ont donc dû être pris en compte pour son implantation et pour son style.

Meaux est un pôle culturel :

  • avec Jacques-Bénigne Bossuet, illustre orateur et théologien, évêque de Meaux de 1681 à 1704,
  • avec Sébastien de Brossard, musicien, chef de chœur, bibliophile,
  • avec Valéran de Héman, facteur d’orgue qui, dès 1627, construisit le bel orgue de la cathédrale. Cet instrument est aujourd’hui de style moderne. Il est peu adapté à la musique baroque allemande (J-S. Bach) très appréciée par le public.

De plus, à l’Est de Paris, on trouve de nombreux instruments de style français. Ils sont plus adaptés à la musique française classique ou symphonique.

Un manque se faisait donc sentir : un orgue polyphonique pour la musique baroque allemande.

Jacques-Bénigne Bossuet, évêque de Meaux (1627-1704)

Le grand Orgue de la cathédrale Saint-Etienne

Sébastien de Brossard, prêtre, théoricien de la musique, compositeur, mort en 1730 à Meaux

Faire rayonner la musique et l’orgue avec authenticité

 

Des choix décisifs : style baroque dans un lieu chargé d’histoire

Le nouvel orgue est donc de style allemand baroque, c’est-à-dire polyphonique mais ouvert sur d’autres esthétiques. Il est complémentaire du grand instrument moderne de la cathédrale de Meaux.

Il est implanté dans un lieu profane, dans l’ancien palais épiscopal, le Musée Bossuet (musée d’Art et d’Histoire), construit au milieu du XIIe siècle, puis réaménagé au XVIIIe. Il est agrémenté d’un beau jardin à la Française au XVIIe siècle.

Ainsi, dans ce lieu idéal alliant harmonieusement l’art médiéval et la Renaissance, le répertoire de l’orgue et son auditoire seront diversifiés et l’organiste est vu du public. C’est un orgue accessible à tous.

Le buffet choisi est inspiré des buffets d’Allemagne moyenne du XVIIIe siècle. Il y a ainsi concordance logique entre le buffet et le style sonore de l’instrument.

Sa composition est inspirée des deux instruments dont jouissait J-S. Bach à Weimar : au Château (25 jeux), à la paroisse (24 jeux). C’est là qu’il a composé ses plus grandes œuvres pour orgue.

L’orgue nouveau de Meaux comporte 25 jeux et 1 426 tuyaux sur 2 claviers manuels et pédalier.

Musée Bossuet, cité épiscopale (vue du jardin) © IF.

© Ville de Meaux – Musée Bossuet, salle basse occidentale (vue d’ensemble depuis l’Est).

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c’est œuvrer pour l’avenir, l’art et la culture

 

La construction de l’instrument

La construction de l’orgue a été lancée en mai 2020 en atelier, et après plus de deux années de travail, il a été démonté, transporté et réinstallé à Meaux pendant la période de mi-juin à fin août 2022. Des milliers d’heures ont été nécessaires pour mener cette réalisation à bien. De nombreux artisans d’art y ont œuvré dans des disciplines spécifiques (dessin, mécanique, tuyauterie, sculpture, peinture, dorure, harmonisation).

La construction en images

Le facteur d’orgue est François Delhumeau implanté à Fontenay–le-Comte (Vendée), L’orgue de Meaux est le 70e qu’il construit. La majorité de ses instruments ont été réalisés en France, pour d’autres ce fut jusqu’en Californie, Nouvelle Zélande, Espagne, Autriche. Une partie des orgues réalisées compte au dessous de 10 jeux (orgues coffre, orgues de salon), les plus importants regroupent plus de 20 jeux (Pontaumur, Limoges, Hasselbourg, Bruay en Artois). Avec Royat et ses 25 jeux, Meaux sera le plus important de ce facteur.

L’harmoniste est Jean-Marie Tricoteaux (c’est lui qui fait chanter les tuyaux). Il a collaboré avec les facteurs les plus réputés en France (Fossaert, Cattiaux, Aubertin, Blumenroeder), en Suisse (Felsberg), en Belgique (Thomas), en Espagne (Desmottes). C’est également un organiste réputé.

L’instrument entièrement démonté après sa construction, a été redémonté et livré en caisses à Meaux le 14 juin 2022. Il a été entièrement remonté en différentes étapes d’un chantier mené jusqu’au 7 septembre 2022.

Le montage en images

L’inauguration a eu lieu les 16, 17, 18 septembre 2022, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine.

Le facteur d’orgue est d’abord un menuisier.

La sculpture pour la décoration des ailes.

Collage de la corniche.

De nombreuses heures de travail minutieux.

Le clavier commande tout un système de vergettes permettant l’entrée du vent dans les tuyaux.

Alignement des tuyaux avant leur disposition sur le sommier (réservoir du vent).

La structure du buffet mesure six mètres de haut et quatre mètres de large.

Les gros tuyaux de pédale sont disposés dans la tourelle de droite.

Une réalisation qui a crée des milliers d’heures d’emploi pour des métiers d’art

 

Un projet culturel complet


La construction d’un orgue n’est pas une fin en soi. Le but est de faire vivre l’instrument grâce à un projet culturel multiple destiné à un public varié.

Sur cet instrument, sont d’ores et déjà prévus des “programmes cinq étoiles” : interprétation, improvisation, transcriptions, composition, formation. 

Cet orgue est évidemment l’instrument de la classe d’orgue du Conservatoire de Meaux.

De nombreuses activités sont en prévision en partenariat avec les acteurs culturels de la Ville : Musée Bossuet, Cathédrale, Conservatoire, Office de Tourisme, Ciné-club, Théâtre Luxembourg…

Cette réalisation a pour ambition de faire de Meaux le pôle de l’orgue de l’Est parisien.

Faire de Meaux le pôle de l’orgue de l’Est parisien

 

Comment contribuer

Vous pouvez soutenir l’achèvement de cette réalisation :

Association Valéran de Héman
IBAN : FR76 1870 6000 0097 5529 6191 293
BIC: AGRIFRPP887

    • Pour les donateurs français seulement, en envoyant un chèque, au dos duquel vous ferez figurer votre adresse électronique, libellé à l’ordre “Valéran Novorgameaux”, et expédié à l’adresse suivante : 

Association Valéran-de-Héman :
6 bis avenue de la République
77100 Meaux.

Novorgameaux : pour allier fiscalité et générosité

 

Déduction fiscale

L’association Valéran-de-Héman étant reconnue d’intérêt général, les dons sont défiscalisables pour les donateurs français.

Votre don est défiscalisable dès lors qu’il remplit les conditions générales prévues aux articles 200 et 237 bis du code général des impôts. À la fin de la collecte, vous recevrez un reçu fiscal vous permettant une réduction de votre impôt :

Particuliers :
Réduction de l’impôt sur le revenu égale à 66 % des sommes versées, dans la limite annuelle de 20 % du revenu imposable (art. 200 du CGI). Si le plafond de 20 % des revenus est dépassé, le bénéfice de la réduction peut être reporté sur les années suivantes.

Entreprises :
La réduction d’impôt est égale :

  • A 60 % du montant du don effectué en numéraire, en compétence ou en nature jusque 2 000 000 € de dons annuels.
  • À 40 % du montant du don effectué en numéraire, en compétence ou en nature au-delà de 2 000 000 € de dons annuels (sauf exceptions).

Le plafond annuel des dons ouvrant droit à l’avantage fiscal est de 20 000 €, ou de 0,5 % du chiffre d’affaires (HT) lorsque ce montant est plus élevé.
En cas de dépassement de ce plafond, il est possible de reporter l’excédent de réduction d’impôt au titre des cinq exercices suivants.

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c’est choisir et savoir pour quoi l’on donne

 

Ils nous soutiennent

 

Le comité d’honneur :

Gilles CANTAGREL (musicologue, écrivain, conférencier et enseignant), Anne FROIDEBISE (organiste, professeur d’orgue et vice-présidente de la Fédération Francophone des Amis de l’Orgue), Alain JOLY (pasteur, écrivain et musicologue), Olivier LATRY (organiste titulaire à Notre-Dame de Paris, professeur d’orgue, concertiste et improvisateur, vice-président de l’association Orgue-en-France), Eric LEBRUN (professeur d’orgue, organiste à Saint-Antoine des Quinze-Vingt et compositeur), Philippe LEFEBVRE (professeur d’orgue, organiste titulaire à Notre-Dame de Paris, improvisateur et concertiste, président de Orgue-en-France), Marie-Ange LEURENT (professeure d’orgue, organiste titulaire à Notre-Dame de Lorette à Paris et pédagogue), Jean-François ZYGEL (pianiste improvisateur, compositeur et professeur d’improvisation au piano).

Benjamin François (France Musique – Le Concert de 20 h jeudi et vendredi) :
 « J’ai pris connaissance de votre beau projet de nouvel orgue à Meaux : il va sans dire que je le soutiens sans réserve. Je sais combien il est difficile de monter un tel projet dans le contexte actuel où la culture peut paraître accessoire au regard des situations difficiles que peuvent traverser nos concitoyens. J’aurais tendance à dire que je pense exactement le contraire : ce monde n’a jamais tant eu besoin de culture et de musique.
Tout projet qui vise à rendre plus doux et plus fraternel le vivre-ensemble est bon.
Tous mes vœux de réussite vous accompagnent ».

Merci à tous les généreux donateurs. Ce magnifique orgue enrichit le Musée Bossuet et le patrimoine de la Ville de Meaux. Il permet à tous d’entendre l’orgue autrement. Merci.