Gendre du facteur Crespin Carlier, Valéran – né en 1584 – a commencé sa carrière dès 1608 à Saint-Vivien de Rouen.
L’année suivante, on le trouve à Paris où lui est confié – son beau-père Carlier, étant trop occupé à Poitiers – la reconstruction de l’orgue de Notre-Dame, qu’il dote en 1610 d’un positif neuf encastré, cette fois, dans le soubassement du buffet gothique, entre la console et la montre 16.
C’est le début de la gloire… De Héman reçoit de nombreuses commandes en la capitale : hôpital Saint-Jacques, Saint-Séverin. Il s’emploie à restaurer (Notre-Dame, 1616-1620), ériger (Saint-Honoré, Saint-Martin-des-Champ – 1619, Saint-Thomas-du-Louvre – 1621) ou moderniser (les Cordeliers – 1619, Saint-Jean-en-Grève – 1623), les Saints-Innocents – 1624).
On le rencontre encore à Honfleur, à Rouen (Saint-Maclou), à Troyes (1609-1623).
Il est à Meaux toute l’année 1627, où il édifie, à la cathédrale, un seize pieds dans un buffet majestueux.
Il trouve un nouveau centre d’intérêt à Bordeaux, où il paraît tant à la cathédrale depuis 1627 qu’à Saint-Seurin, Saint-Projet (1630-1632). En 1633, il construit encore l’orgue de chœur de cette cathédrale.
Mais Paris demeure son point d’attache. Son dernier travail serait ici l’orgue des Carmes dont le buffet – commandé en 1630 – sortait de l’atelier de Jean Buron (1639).
En 1637, il s’était engagé à refaire l’orgue de la chapelle royale de Saint-Germain-en-Laye.
Il meurt en 1641 – non sans avoir formé P. Thierry, P. Desenclos – et sa disparition sonne la fin d’une grande époque.
Ses neveux Louis, Jean et François ont poursuivi sa tâche en construisant notamment les orgues de Saint-Médard et Saint-Merry à Paris (1647-1650).
(D’après Norbert Dufourcq : “Le livre de l’Orgue français”)