Le plus récent orgue installé à Meaux sur commande de l’association Valéran-de-Héman (Les Amis des orgues de Meaux), dans la salle basse du musée Bossuet, est celui du facteur François Delhumeau.
Natif de Thouars dans les Deux-Sèvres, François Delhumeau passe son enfance à La Rochelle.
Rien ne le prédestinait a priori à devenir facteur d’orgues, si ce n’est sa passion pour la construction, le dessin et son admiration pour son père, Jacques Delhumeau, grand mélomane dont la passion pour la musique d’orgue l’entraîna dans l’expérimentation de la construction d’un premier instrument puis quelques autres qui, remarquables, ont été installés dans des lieux prestigieux.
À l’origine, des études supérieures en construction mécanique (BTS en bureau d’études en construction mécanique) amènent François Delhumeau à accepter en 1974 un poste de dessinateur au sein du bureau d’études de construction de yachts Michel Dufour à la Rochelle.
Parallèlement, il partage son temps libre avec son père qui continue de construire des orgues comme loisir.
En 1976, fort de cette expérience, il entre finalement comme dessinateur dans le bureau d’études de l’atelier de facture d’orgues Paul Ott à Göttingen en Allemagne, où il restera cinq ans. Il y dessinera une vingtaine d’orgues remarquables, dont celui d’Asker en Norvège et celui de St Magdalena de Fûrstenfeldbruck en Bavière, le plus grand de sa carrière.
En 1981, il obtient son brevet de compagnon facteur d’orgues à la Chambre des métiers de Hildesheim en Basse Saxe.
L’année suivante, il rentre en France et crée son atelier à Babonneix (23) sur la commune de la Chaussade dans la Creuse, où il continuera à travailler avec son père pendant dix ans. Son entreprise reste familiale, avec le concours minutieux de son épouse, Valérie Delhumeau, associée d’une manière ou d’une autre à l’assemblage de petites pièces dans l’instrument ou bien celui de ses filles pour la peinture à la main des panneaux des buffets ou les volutes des sculptures.
En 2016, envisageant sa retraite, il déménage son activité dans une autre région, à Fontenay-le-Comte en Vendée, où il construit encore de 2020 à 2022 un dernier instrument – le 70e de sa carrière – commandé par l’association Valéran-de Héman, installé dans la salle basse au musée Bossuet et harmonisé par Jean-Marie-Tricoteaux.
L’harmoniste Jean-Marie Tricoteaux
Né à Rouen, Jean-Marie-Tricoteaux a étudié le piano et la théorie musicale de 1960 à 1965 au Conservatoire de Saint-Quentin, puis l’orgue, l’harmonie et le contrepoint de 1966 à 1971 au Conservatoire de Strasbourg, avec André Stricker et Pierre Vidal. Il a poursuivi sa formation en 1978 dans le cadre de la Norddeutsche Orgelakademie, à Bunderhee, avec Harald Vogel.
Il a travaillé comme harmoniste au sein de diverses manufactures d’orgues : de 1966 à 1974 chez Kurt Schwenkedel (Strasbourg) et Jean-Louis Boisseau (Poitiers), puis de 1975 à 1998 avec la manufacture de Felsberg (Coire).
Il est harmoniste indépendant à Praden depuis 1999, et collabore avec les plus prestigieux facteurs d’orgues, Claudio et Christine Rainolter (Tarazona, Espagne), Yves Fossaert (Mondreville, France), Bertrand Cattiaux (Liourdes, France), Quentin Blumenroeder (Pfaffenhoffen, France), André et Dominique Thomas (Ster-Francorchamps, Belgique), Mascioni (Azzio, VA, Italie), Frédéric Desmottes (Espagne), Bernard Aubertin (France), Quentin Requier (France), Claude Berger (France) et François Delhumeau (France).